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Soudan : Le cessez-le-feu mis à rude épreuve...

Malgré l’annonce d’un accord de trêve humanitaire par les Forces de soutien rapide (FSR), la guerre continue de ravager le Soudan. Vendredi 7 novembre, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a mis en garde contre des « préparatifs manifestes » de nouveaux affrontements au Kordofan, une région stratégique reliant Khartoum au Darfour. « Il n’y a aucun signe de désescalade. Au contraire, tout indique une intensification des hostilités », a-t-il averti, soulignant l’ampleur des souffrances vécues par la population.

Depuis avril 2023, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane affronte les FSR dirigées par Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemetti ». Ce conflit a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de près de 12 millions de personnes, plongeant le pays dans la plus grave crise humanitaire au monde selon l’ONU. Les paramilitaires ont accepté une trêve humanitaire de trois mois proposée par les médiateurs du groupe du Quad (Arabie saoudite, États-Unis, Égypte, Émirats arabes unis), censée permettre l’acheminement de l’aide et la reprise des négociations de paix.

Mais sur le terrain, la violence ne faiblit pas. L’armée, restée silencieuse sur cette annonce, poursuit ses offensives. Des explosions ont été entendues vendredi matin à Omdurman, près de Khartoum, ainsi que des attaques de drones attribuées aux FSR. Selon l’analyste Cameron Hudson du Center for Strategic and International Studies (CSIS), les paramilitaires cherchent surtout à détourner l’attention des atrocités commises à El-Fasher, dont la prise fin octobre leur a offert le contrôle quasi total du Darfour, faisant craindre une partition du pays.

Les combats gagnent désormais le Kordofan, région pétrolifère du centre du pays. À Atbara et Omdurman, des habitants ont signalé des tirs anti-aériens et des explosions nocturnes. À Dilling, une ville sous contrôle des FSR, le syndicat des médecins soudanais accuse les paramilitaires d’avoir bombardé un hôpital, faisant plusieurs blessés et détruisant le service de radiologie. Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) alerte sur un risque imminent de famine, alors que l’accès humanitaire reste quasi impossible depuis des mois.